EUREKA VISIONSDe l'émotion, pas d'illusions.
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- DE tous les Hommes de" Gauche", le radical est aujourd'hui le moins avancé. Mais il n'en fut pas toujours ainsi, les radicaux, aussi bien par leur attachement indéfectible à la LAICITE, que par un programme audacieux, ont longtemps effrayé la droite conservatrice et cléricale.
De leurs rangs se sont élevés ; Waldeck Rousseau et Combes, ces hommes politiques qui devaient réaliser la séparation de l'Eglise et de l' Etat.- Mr Edouard HERRIOT (1872-1957) qui est devenu l'incarnation même de l'idée radicale, souligne avec précision le caractère à la foi conservateur et révolutionnaire, d'un parti désireux de concilier les Droits de la propriété individuelle et les exigences de la Collectivité.- Cette Voie, Républicaine, fut le berceau familial qui a conduit des personnalités aux plus hautes responsabilités de l' Etat, l'actuel Président,. nous constatons que notre société manque de repères, le besoin d'hommes politiques intègres au service de la Cité. Cette exigence conduit à la recherche de la Justice et de l' Equité. A votre avis, jusqu'où peut aller et où doit s'arrêter la mise en commun des biens matériels que suppose tout régime collectiviste ?
José SCANDELLA19/06/1998
" Je ne crois pas aux classes depuis que la Révolution les a brisées en Droit et déjà en fait ; c'est un mot commode pour la démonstration publique, mais que la réalité dément déjà. J'admets qu'il faut travailler à faire disparaitre le salariat comme ont disparu l' esclavage et le servage.- Mais Paul Deschanel (Président de la République, 1855 - 1922, homme politique de Droite) lui- même a écrit : "Comme on a pu passer de l' esclavage au servage et de celui- ci au salariat, pourquoi ne passerait - on pas du travail salarié au travail associé ? Je n'entrevois qu'à travers des nuages un régime où toute propriété individuelle serait abolie ; j'aperçois les résultats si importants obtenus par l' association, qui combine le Devoir collectif et la Liberté individuelle. Il faut non pas dresser le prolétariat contre le capitalisme dans une antithèse purement oratoire, mais faire disparaitre le prolétariat en exhaussant sa condition; il faut émanciper l' ouvrier comme la République a déjà émancipé le paysan. La coopérative de production apporte à ce problème une solution vérifiée par les faits.-J' admets avec Léon Blum ( un des dirigeants socialistes les plus connus, 1872 - 1950 ), la reprise par l' Etat des Services Publics ou d'un Service social comme celui des Assurances; je comprends que l'on veuille transformer au profit de l' Etat les monopoles de fait lorsqu'ils deviennent un moyen d'oppression ; je ne serai pas choqué de voir instituer pour l' alcool le même régime que pour le tabac.
En bonne foi, je suis obligé de faire contre le communisme de Jaurès, la réserve de Ferdinand Buisson (un des dirigeants du parti radical. Prix Nobel de la PAIX, 1841 - 1932)
:" Il restera toujours une part de propriété qu'on ne songera pas à mettre en commun. Chacun voudra toujours avoi à soi ses aliments, ses vêtements, ses livres, ses meubles, pourquoi pas sa maison? Pourquoi pas son jardin? Pourquoi pas le produit de son travail manuel, intellectuel, artistique? Pourquoi pas l'excédent de ce qu'il aura produit sur ce qu'il doit à la Société?"
Je souscris à cette honnête déclaration. Décidément, je suis un radical - socialiste."
EDOUARD HERRIOT
Pourquoi je suis un radical - socialiste (1928) Editions de Paris